La petite capsule de café, c'est un podcast audio du dernier moment, créé un samedi soir, enregistré le lendemain matin, par des gens pas réveillé·e·s, et sur un thème mystère, le tout en direct sur le Discord Casus No.

Ce samedi nous avons enregistré la 26ème petite capsule de café, mais un souci technique est venu parasiter l'enregistrement. J'ai honte de vous diffuser ça, j'ai donc transcrit par écrit toutes les interventions. Bonne lecture !

Voici la liste des questions traitées en ce dimanche :

  • C’est quoi la fin du PJ ? Quand est-ce qu’on arrête de jouer un personnage ? Retraite ? Apogée technique ? Mort ? Désamour ? Fin de l’histoire ? Horaire à tenir ?
  • Qui détermine la fin du PJ ? Le jeu ? Le MJ ? L’interprète du PJ ?Avantages et inconvénients de chaque axe
  • Comment remplacer un PJ quand l’histoire ne s’arrête pas ?Nouveau départ ? Risques de répétition ? Détachement ? Distanciation ?
  • Comment gérez-vous le retour du PJ ?Résurrection ? Nouvelle saison ? Nouveau MJ ? Nouvel interprète ?
  • Que pensez-vous des PJ sans fin ? Écueils à éviter

Encore avec toutes nos excuses..

La prochaine capsule sera enregistrée le 25/10/2020 à 10h depuis la Nickel Reroll Convention !


*Bruit de la musique du début de la petite capsule*

Ego : Salut à toutes et tous, une fois n’est pas coutume nous nous retrouvons un samedi matin, ça c’est une première, pour une nouvelle petite capsule et c’est en direct de la Nickel Reroll Convention où il y a une ambiance de feu de dieu, il y a du monde partout, dans tous les couloirs. C’est une convention virtuelle, en tout cas cette année, pour cette édition, et donc on se retrouve pour un nouveau sujet de la petite capsule n°26. Petit sujet que je vous propose d’aborder : Le Game-Over : la fin du PJ. Et on va aborder ça avec une première question pour définir le sujet : c’est quoi la fin du PJ, quand est-ce qu’on arrête de jouer un personnage ?

AsgardOdin : Merci, c’est super la Reroll Convention, merci à eux de nous accueillir. C’est une question un peu large, je pense que c’est voulu d’ailleurs. Pour moi, la fin du PJ c’est différent de quand est-ce qu’on arrête de le jouer. Pour moi, c’est quand sa vie s’arrête ou quand il n’a plus d’existence pour quelque raison que ce soit. Je peux très bien arrêter de jouer un personnage et à la fin du moment où j’arrête, faire une courte scène cinq ans plus tard, où il continue de vivre sa vie de retraité en train d’arroser ses fleurs, alors qu’avant il était tueur de la CIA par exemple. Du coup, pour moi, la fin du PJ ne doit pas du tout être entendu comme le corrolaire du moment où arrête de jouer un personnage. Pour moi, le monde il est vivant en dehors du moment où je joue, donc la fin du personnage arrivera quand elle arrivera, que ça soit moi à sa direction, ou le MJ, ou autre. Je peux décider d’y mettre fin, ou d’arrêter de le jouer, mais ça ne va pas ensemble. Ce sont deux questions différentes, l’une dépend du joueur et l’autre du monde, donc in fine à la fois du joueur et du MJ.

Yannic : Pour moi, ma vision est beaucoup plus narrative, c’est-à-dire que le PJ est terminé à partir du moment où on arrête de le jouer. L’énoncé a exposé un certain nombre de cas d’arrêt. Pour moi, il n’y a pas de retraite, on ne change de personnage que s’il meurt, ou parce qu’on décide d’arrêter, mais j’aurai tendance à dire que lorsqu’un PJ a atteint le firmament de sa carrière, globalement toute la table va être au même niveau, on va donc souvent changer de groupe de PJ, plutôt que de changer un PJ parmi un ensemble, qui destructure l’ensemble. Donc pour moi, ça correspond plutôt à une fin de l’histoire qu’elle soit finie narrativement (dans ce cas là c’est normal d’arrêter l’histoire) soit parce que jouer les PJ n’a plus grand intérêt et on décide donc de poursuivre l’histoire avec d’autres PJ, ce qui peut être une occasion de changer de point de vue.

Chewba : Je vais quand même poser la question : est-ce que la fin d’un PJ veut dire qu’on arrête de le jouer, ou est-ce que c’est la fin complète ? J’ai eu plusieurs cas différents. L’éternelle mort du PJ : ça m’est arrivé d’avoir une mort tragique, définitive et brutale le plus souvent. Autrement j’ai aussi eu des cas où le PJ arrêtait d’être joué mais continuait à vivre dans l’univers. J’ai eu un cas où on avait atteint la fin de l’histoire et lui son apogée et en reprenant la même campagne quelques années plus tard, le personnage avait continué sa vie et on l’a recroisé dans nos parties. J’ai eu un autre cas où la fin du PJ c’était plus le côté désamour/inutilité, car le personnage s’est avéré incompatible avec la façon de jouer : trop de temps à être utile et il a été décidé de changer ce personnage pour pouvoir jouer un personnage plus adapté, et ce personnage n’a plus été joué à la table, mais a continué à réapparaître. Il était toujours vivant et actif, mais il n’était plus joué en tant réel.

The_Smart : Moi je pense à des jeux comme l’Appel de Cthulhu, où la fin est plus ou moins programmé des PJ avec la folie notamment. Cela peut-être quelque chose d’assez convenu au final, selon les campagnes, selon ce que prévoit le MJ, certains personnages vont être amenés à disparaître, à s’effacer dans l’histoire de façon assez rapide. C’est notamment le cas dans l’Appel de Cthulhu ou des jeux comme ça, où les monstres sont tellement horrifiques qu’on en arrive rapidement à la folie.

Virgile : Moi le cas que j’ai vu en jeu, c’est l’arrivée du désamour, un joueur qui n’aimait pas son personnage qui décide d’en changer plutôt que d’arrêter. Sinon c’est souvent la fin de l’hsitoire qui détermine ça, la fin d’une campagne ou d’un one-shot. Moi ce que j’aime bien proposer aux joueurs, et moi j’aime bien le faire aussi, c’est de proposer un épilogue. Même si on a fini de raconter l’histoire, que chacun ait la possibilité de raconter ce qui se passe spécifiquement pour son personnage à la fin, et comment il termine réellement.


Ego : Je crois qu’on a fait le tour de l’intro et il n’y a pas de nouvel intervenant, donc je vous propose de passer à la question suivante qui est : Qui détermine la fin du PJ, le jeu (les règles), le MJ, l’interprète du PJ (la joueuse, le jeu) et quels sont les avantages/inconvénients de chacune de ces formules ?

Edrika : Je veux bien essayer de répondre à la question, c’est compliqué comme question. La fin du jeu, ça arrête la vie du personnage, mais il disparaît pour moi, quand émotionnellement j’en suis détaché, je rejoins Virgile sur l’épilogue et ce qu’on peut lui faire faire. Emotionnellement, tant que je n’en suis pas détaché, j’aurais tendance soit à le recaser dans d’autres jeux, ou d’en faire une copie plus ou moins, tant que j’estime qu’il n’est pas arrivé au bout de son histoire. Même si le jeu a une influence, j’aurais tendance à le pousser sur d’autres jeux tant qu’il n’est pas arrivé, tant que je ne m’en suis pas détaché émotionnellement.

AsgardOdin :  Tout le monde en même temps ? Pour moi, celui qui est exclut de la question, d’office, c’est le MJ. Je dis pas qu’il va pas avoir d’impact ou d’influence, puisque c’est lui qui amène la scène, l’enchevêtrement qui va amener à la disparition du PJ, mais il est exclut du moment du choix, puisque le personnage fait parti intégrante du joueur. Dans le pire du cas, il va pouvoir dire qu’il refuse que son personnage meurt comme ça, et moi en tant que MJ, j’accepterais totalement un joueur qui me dit qu’il refuse que son personnage meurt comme ça. Et on voit pour refaire la scène, on s’ajuste, etc. J’ai déjà eu des joueurs qui sont trop atteints pour pouvoir lâcher leurs personnages même au moment où ils auraient du mourir, et bien on fait avec, en tout cas c’est ma conception propre. Voire une carte X pour s’opposer à la mort de son PJ, comme le dit Zgreugneu, si c’est trop douloureux, pourquoi pas, là-dessus moi je suis ouvert. Le jeu a une influence, puisque dans les situations où les PJ risquent de mourir, le jeu a une importance, dans un combat par exemple, le jeu va avoir toute sa place dans le moment où on va sortir l’éppée et *paf* *paf*. Et pour finir : le joueur bien sûr, comme je le disais, mais aussi simplement parce qu’un joueur ou une joueuse peut très bien décider de tuer ou mettre fin à son personnage en dehros de toute scène de mort ou de désespérance. Et ça pour moi c’est très important. Le joueur peut très bien décider d’arrêter son personnage. Il a le contrôle. Il a le contrôle sur ses émotions, il a le contrôle sur ce qu’il dit, ce qu’il fait, ce qu’il pense dans une certaine mesure, et si vous avez un doute je vous renvoie à la capsule sur la possession du PJ, mais il a surtout un contrôle sur sa fin, au moment où s’arrête. Il a le contrôle au moment où il le créé, donc pour moi, il a le naturellement le contrôle au moment où il l’arrête. Et donc surtout pas le MJ. Si le MJ ne supporte plus le personnage, il en parle au joueur et après on s’ajuste. On arrête la partie si vraiment on ne peut pas faire autrement, éventuellement on change de personnage etc, mais c’est pas au MJ de décider quand le PJ s’arrête.

Chewba : Moi je vais un peu nuancer sur le fait que le MJ a du contrôle. Le MJ peut proposer au joueur si c’est cohérent à son avis ou non, et lié à ce qu’il se passe dans la campagne, mais ne peut pas imposer au joueur. L’essentiel du temps, c’est surtout soit lié à l’histoire et ce qui s’y déroule (donc là on parle du personnage qui meurt parce que le joueur a fait un choix et que les conséquences étaient pas en faveur de sa survie ou à cause d’accidents bêtes, j’ai déjà vu un PJ mourir à cause d’actions d’autres joueurs autour de la table) sinon c’est essentiellement au choix du joueur : mon personnage ne me plaît plus, ou là par rapport à son histoire personnelle, ça semble plus cohérent que ça s’arrête là. Parce qu’il a été trop loin dans l’horreur ou au-delà des valeurs qui font que le personnage n’a plus rien à faire là et soit prends sa retraite, soit mettre fin à son intervention dans cette histoire. Même dans ce cas là, il faut un minimum prévenir le meneur, parce qu’il doit pouvoir être prêt à faire une scène qui met en valeur le personnage (si c’est le meneur qui est en charge d’organiser ça et pas le joueur) et être prêt à préparer la suite car le joueur peut vouloir continuer avec un nouvel personnage et préparer son arrivée pour que ça soit cohérent dans l’histoire (et surtout créer son personnage).

Virgile : Dans les situations dangereuses, le MJ doit être clair et bien poser les enjeux. Un joueur doit savoir aussi où il met les pieds, s’il va vers une situation dangereuse. Car une différence entre PNJ et PJ, car dans le PJ, le joueur investit une partie de lui. Arrêter ce personnage ce n’est pas anodin. Je rejoins un peu AsgardOdin là-dessus, le joueur a clairement quelque chose à dire, ça ne peut pas être décidé sans lui. Le joueur doit être associé pour trouver la bonne façon de faire.


Ego : Merci à toutes et tous pour les réponses à cette question, on va passer à la suivante : Comment remplacer un PJ quand l’histoire ne s’arrête pas ? Quels sont vos avis là-dessus ?

AsgardOdin : Je vais commencer mon intervention par une pensée à mass qui est d’habitude toujours le premier à répondre et que je remplace aujourd’hui dans ce rôle. Je vais reprendre les mots u’il vient de donner à l’écrit : c’est complique, très, car on casse complètement la dynamique du groupe, quand on remplace un PJ. ON ne casse pas la dynamique entre joueurs bien sûr, mais on casse la dynamique entre personnages, et du coup ça va être un effort supplémentaire pour les joueurs, de réussir à prendre sur eux pour reconstruire une nouvelle dynamique avec le nouveau personnage. Ça peut aussi bien être une dynamique de confiance, de méfiance, de puissance, mais pour le coup, il va falloir une grosse motivation des joueurs. Le mieux c’est de réussir à récupérer un PNJ avec un rôle important et de le repousser dans l’équipe pour une raison X ou Y et de le pousser dans l’équipe. Par contre, il faut un PNJ avec un rôle important, que les joueuses et les personnages sont prêts à accepter pour rejoindre le groupe, pour le reformer. Et puis il faut évidemment que le groupe de joueurs ne soit pas en fuite ou autre, il faut une cohérence fictionnellle.  Carrément, une interséance si les joueurs n’ont pas le temps d’en parler au cours de semaine. Il faut construire des liens avec ce nouveau personnage avant de rejouer et pas essayer de se débrouiller quand on sera dedans, pour dire : « Là on a vécu ensemble par le passé, donc on va dire qu’on joue comme ça ». Avant de continuer, il faut bien poser les choses et bien prendre le temps de regarder.

Jaina : je suis d’accord de dire que c’est difficile. Il y a quelques années, on avait fait la campagne des Masques où il conseille de créer des personnages d’avance parce qu’elle est très mortelle, mais même ça, ça ne marche pas forcément. Je me rappelle avoir joué un personnage que j’avais fait survivre les deux tiers de la campagne, et puis quand il est mort en Egypte, après j’avais bien un nouveau PJ, mais j’étais beaucoup moins attachée émotionnellement. car même si c’était du Cthulhu je m’étais attachée à ce personnage que j’avais gardé un bon bout de temps, après la mort du tout premier personnage lorsque du premier scénario et du coup, le problème de cette création de personnage en avance, c’est qu’il n’y a juste qu’un vague lien méta, où le PJ envoie des lettres à quelqu’un qui lui est lié donc, faire  jouer un PNJ important ou une mini-scéance pour la rencontre du nouveau PJ, ça peut être intéressant. Je ferai aussi une différence où si c’est un PJ qui meurt, où là on a les mêmes joueurs et il faut recréer une dynamique avec un autre PJ, ou si c’est un joueur qui s’en va et un autre arrive, et là il y a une dynamique sociale entre les joueurs qui vient s’ajouter et où il faut un peu de temps pour apprendre à se connaître en même temps que le nouveau personnage. Passer un peu de temps sur la rencontre avec les nouveaux personnages, d‘autant plus s’il y a une nouvelle joueuse, quitte à mettre la partie plus intrigue d’une campagne, ça me paraît une bonne idée.

Yannic : Je disais par écrit que je demandais de recréer complètement le PJ, c’est-à-dire ses propres situations, ses propres objectifs et donc de recréer les liens entre les PJ, sachant que je demande à chacun de mes PJ d’avoir deux relations avec deux autres PJ, car ça créé des liens, ça donne du jeu, ça permet d’avoir plus de dynamique de groupe, que si c’est juste des inconnus qui sont réunis par une raison X, et le fait de rajouter un PJ dans la table avec des relations, ça créé en général de nouvelles relations, de nouvelles dynamiques et ça rajoute éventuellement des thématiques à la campagne que nous n’avions pas exploré jusqu’à alors, ou avec d’autres participants donc ce n’est pas tout à fait la même chose. Ça rajoute du jeu donc. Un nouveau PJ c’est  une nouvelle dynamique, du nouveau contenu dans la campagne. Jaina ajoute qu’il faut le jouer en jeu et pas hors champ. En effet en jeu c’est fait pour, que ce soit les historiques, les relations d’antagonisme ou les relations positives entre les PJ. L’objectif est que ça se transmette à la table, en jeu, et qu’on puisse bâtir dessus.

Edrika : Je suis assez d’accord avec toi, c’est compliqué. Et pour moi, c’est là où la dimension du MJ prend toute son importance, car c’est lui qui va être garant de la cohérence, comme ce nouveau personnage va être introduit et je pense qu’il est capable de donner une impulsion vraiment forte pour essayer aussi de faire en sorte que cette intégration se passe le mieux possible. Bien sûr, le groupe de joueurs peut avoir de la méfiance ou tous les adjectifs en -ance déjà cités, mais c’est là où le challenge pour le MJ c’est le maintien de la cohérence et de comment cette introduction va déterminer, ou pas, le succès d’intégration du nouveau PJ dans le groupe.

Virgile : Là, actuellement, j’ai testé une solution pour répondre à ça. Je mène une campagne d’exploration assez mortelle. J’ai demandé aux joueurs de créer trois personnages, et ils peuvent jouer ces trois personnages au cours de la campagne, certains passent d’un personnage à l’autre, selon les explorations. Cela permet à chacun de se les approprier, et c’est moins compliqué si jamais l’un d’eux vient à mourir. C’est plus facilement acceptable. C’est un peu ce qu’on retrouve dans le concept de troupe d’Ars magica, un pool de personnages partagés par l’ensemble des joueurs, cela permet de gérer cette question un peu plus facilement, je pense.


Ego : Merci à toutes et tous, on va passer à une nouvelle question : comment gérez-vous l’éventuel retour d’un PJ ? Que ce soit une résurrection, une nouvelle saison, un nouveau MJ, un nouvel interprète ? Comment abordez-vous cela et quels sont les inconvénients de chaque solution ?

AsgardOdin : Je vais être tranché. Jamais. Je vais dire comme Yannic par l’écrit : Jamais. Si un PJ est parti, il ne revient pas. S’il y a une résurrection, il revient au cours de l’aventure, il n’y a pas de soucis. S’il y a lieu à une nouvelle saison, c’est potentiellement avec les mêmes joueurs, pourquoi pas. Si c’est avec des joueurs différents, pourquoi pas. Un nouveau MJ ? Pourquoi pas. Un nouvel interprète ? non. Pour moi, le PJ est accroché à son interprête d’origine et soit c’est le MJ qui le reprends et il le reprends en tant que PNJ et j’ai tendance à trouver, pour l’avoir fait personnellement, que ça ne donne pas la même saveur, ça fait une sorte de copier insatisfaisant, car je préfère voir mes PJ joué par des joueuses, car quand je les reprends je les trouve fades, comparés à une profondeur humaine. Pour moi, on ne fait pas revenir un PJ. Au cours de la fiction, il revient, tout va bien, avec un nouveau MJ, je peux amener un PJ, on en discute et on l’adapte à la marge, mais pour moi, une fois qu’il est parti, que sa fin est arrivée, je ne veux pas le voir revenir. Ça va juste me décaler : soit avoir envie d’en rire, soit pas savoir comment me positionner, et ça va totalement briser mon immersion et je serai toujours mal à l’aise par rapport à ça.

Jaina : Je suis globalement d’accord sur le retour d’un PJ après une mort ou après une fin. Après il peut y avoir des raisons hors-jeu. Je connais un groupe où un des joueurs a eu de gros soucis de santé et donc n’a pas pu participer. Si ça va mieux et qu’il veut revenir, je ne vais pas lui dire non parce que son PJ n’est pas apparu pendant beaucoup de séances. Dans ces cas là, ce que je fais, c’est trouver une raison dans le jeu pour laquelle son personnage n’était pas, et il découvrira en même temps que les autres son retour (le jeu s’y prête bien, avec une petite dose de fantastique). Les autres pourront lui expliquer ce qui s’est passé pendant que son personnage n’était pas vraiment en jeu. Ça peut être une des raisons pour lesquelles faire revenir un PJ, des facteurs externes qui jouent. Sinon après, si on entame une nouvelle saison, après une pause dans une campagne (je l’ai fait pour une campagne Docteur Who), dans ces cas-là, même si ce sont souvent les mêmes joueurs qui reviennent, j’ai tendance à faire une petite intro, un prologue, ou un pseudo-article de journal pour une nouvelle saison (j’avais fait ça à Final Frontier) pour remettre les joueurs dans le bain, dans leurs PJs.

Virgile : Concernant la mort, certains jeux proposent des solutions amusantes, comme Dungeon World où il y a un move pour la gérer, qui donne la possibilité au joueur de revenir avec des contraintes. En plus ça fait partie pour moi de la matière avec laquelle on fait les histoires, du voyage du héros, d’aller dans le royaume de la mort et d’en revenir avec l’élixir. Ça fait partie des chemins habituellement utilisés dans les histoires, donc c’est important. Le personnage quitte-t-il la fiction à ce moment-là ? Je ne pense pas, c’est une continuité. Il y a aussi un jeu qui permet de jouer ses personnages morts, où on peut prendre ses fiches de perso et les jouer en tant que fantômes dans un univers humoristique.

Yannic : Comme j’ai tendance à utiliser des PNJs venus d’autres campagnes, d’anciens PJs, essentiellement pour faire des clins d’oeils et donner aux joueuses un sentiment d’univers persistant, il est théoriquement possible qu’une joueuse qui perde son personnage en jeu puisse récupérer un de ses anciens PJ qui est réintroduit dans l’histoire, avec un background un peu enrichi, si la personne a été introduite sur de nouvelles fonctions par exemple, et la rejoue en utilisant cette personne dans sa nouvelle fonction et avec les pistes que ça procurera dans la campagne.

Funélie : Du coup, en fait ça dépend totalement des conditions de départ du PJ au final. Si c’est mort du personnage, selon le jeu, soit c’est prévu dans les règles, soit il va y avoir des discussions avec le MJ pour le retour du personnage mais sinon, si c’est un départ dans la table.. Moi ça m’est arrivé pas plus tard qu’hier soir, de devoir quitter une table parce que j’ai pas le temps, là, pareil, ça va être arranger une façon de dire que son personnage se sépare du groupe pendant un certain temps pour arranger un retour sans grande difficulté.


Ego : On va passer à une dernière petite question, vraiment en forme de cerise : Que pensez-vous des PJs sans fin ? Quels sont les écueils à éviter selon vous ?

Yannic : J’en pense exactement la même chose que du film « Un jour sans fin » : c’est un très bon film.

AsgardOdin : ça dépend ce qu’on appelle PJ sans fin : Si par-là, on désigne des PJs qui durent pendant des dizaines de séances, tant que le joueur a envie de continuer à le jouer, je peux qu’être pour ? Plus le temps passe, plus ils vont gagner en perfectionnement, en profondeur, en richesse, en histoire, en background, en relations sociales avec des PNJs, plus le joueur va risquer de se confondre avec lui. Je suis pour. Si c’est la question c’est : est-ce qu’on laisse les PJ sans fin, sans leur raconter un épilogue, là je suis d’accord avec Virgile : faites des épilogues. C’est toujours une énorme frustration, même dans les one-shots auxquels je joue parfois. C’est une frustration de pas savoir ce qui va se passer. Moi j’aime bien une courte scénette, même trois phrases. Cinq, dix, quinze, vingt, cinquante après, comme vous l’entendez. Moi j’aime bien ces moments-là, qui me donnent une sensation d’un monde permanent. Deux cents ans après, c’est plus rapide à faire sur des humains classiques, mais ça peut se faire aussi. Des PJs immortels, on peut même faire un épilogue, mais ils ne seront pas morts, c’est sûr.

Yannic : Je veux juste donner un exemple de PJ sans fin. Lors d’une campagne mythique dont je ne donnerai pas le nom mais qui se passe à New-York, Londres et ailleurs dans le monde, [Attention spoil sur la dite-campagne des Masques] ||Un des mes PJ a eu pour mauvaise idée de toucher un tableau et toute la troupe s’est retrouvée dans une lande désertée avec des hommes serpents et suite à la récupération de certains sortilèges magiques, ils ont créés un empire d’hommes serpents. Dans la campagne principale, les PJs ont disparu, les joueurs ont donc recréé un groupe (et ça a mal fini mais c’est un autre sujet) et dans le monde des hommes serpents, soit 50 000 ans avant dans l’histoire de la terre, ils sont devenus des sorciers immortels et ils ont fait un prologue romancé, le récit intégral de la conquête de l’empire où ils ont joué pendant des milliers d’années jusqu’à rencontrer l’expédition Carlyle dans le XXème siècle normal, ils sont devenus des PNJs de la campagne de leur propre initiative||.

Ego : Je crois que nous n’avons plus d’intervenantes ou d’intervenants. Merci à toutes et tous pour vos avis et réflexions. Merci également à Zgreugneu qui s’est chargé du secrétariat de la petite capsule et à AsgardOdin pour la partie technique [Ahem]. Merci à tous les nouvelles et nouveaux qui nous ont rejoints. On enregistre des petites capsules tous les dimanches matin, sauf exceptionnellement celle-ci et il y en aura une autre demain matin. Merci encore et à bientôt !


Merci aux participant·e·s : AsgardOdin, Chewba, Edrika, Funélie, Jaina, The_Smart, Virgile, Yannic

Merci aux auditeur·trice·s silencieu·x·ses ayant participé par écrit via des questions dans le salon concerné.

Merci à la secrétaire de séance : Zgreugneu