Disclaimer : je suis informaticien, je ne connais rien aux enfants, j'essaie de produire des généralités à partir d'un exemple personnel, je pense qu'il y a des choses à en tirer, mais comprenez bien que si cela s'applique à Juju, ça ne s'appliquera pas forcément à vos têtes blondes. Mais j'espère que vous y trouverez de quoi passer le cap, ou persévérer :]

Pendant les vacances, pas de net, en tout cas pas assez pour faire une partie dans des conditions correctes. Du coup pas fou, j'avais pris de quoi taffer le Berlin18 qui se profile, quelques pdf, et le matos de jeu pour mon fils, Julien, 4 ans et demi.

Le petit Julien joue depuis qu'il a 3 ans et demi aux jeux de rôle. On appelle ça "jeux d'aventures", ça lui parle plus. Forcément, tous ces bouquins avec de jolies illustrations dans le bureau de la maison, ça tape dans l’œil quand on est minot. J'imagine que ça change aussi des marlaguettes et consorts, qui s'ils sont appréciables sur plein de plans, sont toujours un peu dans les mêmes tons, en tout cas chez moi, où l'on a réussi à conserver des versions antédiluviennes de vieux contes. Tout ça pour dire que quand j'ai reçu Tomb of Anihilation, ça traînait là, et il a voulu regarder les images. Donj', c'est pas trop hard, et je pense que lui voyait une porte ouverte vers un monde auquel il n'avait pas accès, quand moi j'interprétais les situations. J'en sais rien bien sûr. Je vais pas dire ce qui est bien ou mal (et je m'en moque en plus), j'en sais rien, je sais juste que ça lui plaisait, et qu'évidemment ça m'allait bien d'introduire ma passion à mon p'tit gars.

Et puis les dés aussi, pareil, tous ces dés bizarres de toutes les couleurs, ça contraste avec les petits chevaux. Bref, à 3 ans et demi, sur les conseils d'un camarade de JDR Virtuel, on chope des dés de Rory, on teste. Ça donnait pas des histoires de folies, et c'était pas l'optique. L'optique c'était qu'il mette en interaction des concepts et qu'il les manipule. Pour lui, évidemment c'était de jeter les dés.

Pareil il prenait mes tuiles, les 3 figurines qu'il y a à la maison, et jouait dessus. Je suis même un salaud je lui fais faire des plans maintenant ^^. Assez vite il a compris le principe de "si j'ai de la rivière au bout, sur la suivante il me faut de la rivière aussi", admettez que ce serait dommage de pas l'inciter.

Ce serait bête de pas en profiter, avouez.

Et bon comme il voulait jouer à des jeux d'aventures, j'ai cherché un système de jeu adapté à son âge. Comme plein de gens je suis tombé sur Hero Kid, il faut bien dire que la fiche est très pratique pour des mômes qui savent pas lire. Des symboles, les dés dessinés dessus, une image pour le perso, des prétirés en veux-tu en voilà. Roule.

Les fiches de persos et de PNJ sont simples pour un petit

Peu avant ses 4 ans, on a donc commencé les jeux d'aventures. Il a choisi d'être une archère de mémoire, et ce qui l'amusait c'était de tirer les dés, et la bagarre. Les descriptions c'est pas simple à cet âge, le vocabulaire et tout, il faut ruser je trouve pour présenter les choses simplement et surtout lui présenter des choix. Personnellement j'ai opté pour les questions orientées. Quand je faisais le feignant avec des "que fais tu" de toute façon ça menait nulle part, il était perdu.

Pour le jour de l'an il a voulu en refaire un, il avait 4 ans, et avec sa copine Alice ils lorgnaient sur les écrans de jeu, ils ont passé 3 heures à en choisir un (Rêve de Dragon, merci Mme Magnin), et puis on a fait le scénario d'Hero Kid où les protagonistes doivent sauver le père Noël. Là, c'était la première fois qu'il avait des interactions avec quelqu'un d'autre que moi en jeu. Je vais être tout à fait honnête, Alice c'est une gamine de 4 ans surdouée qui parle comme un enfant de 8 ans (c'est pas moi qui le dis, c'est les orthophonistes, ma moitié fait partie de cette tribu étrange qui refuse les prénoms sur des critères du type "il est monosyllabique" ou "parce qu'il y a un nombre de consonances impaires", je la crois sur parole), du coup ça m'a bien facilité la tâche je pouvais compter sur elle pour entamer les discussions avec le petit, et finalement ça s'est fait simplement le premier toboggan collaboratif. On a fait une partie d'une heure et demie, ça changeait des parties de 15 minutes avec Juju, forcément puisque là ils pouvaient décider à deux.

L'écran c'est du folklore, je leur montre tous les jets

N’empêche que mon fiston, cette histoire de père Noël, il s'est bien amusé, mais il préférait la bagarre. On a recommencé le lendemain, avec le truc du bateau pirate, pareil je devais quand même orienter les choix, mais c'était plus simple avec les 2 en fait.

Les choses allant, il est revenu sur le jeu, sauf qu'il y a pas 10 000 scénars dans Hero Kid, et peut-être trop d'interactions pour marier ses goûts et mes capacités à faire passer les idées à des bouts de chou. Je suis franchement pas fait pour ça. Donc bon on a changé le concept.

Déjà je lui ai présenté toutes les fiches de perso des modules, il a fait un loup qu'il a suivi quelques sessions. Pour l'aventure, j'ai arrêté celles d'Hero Kid, donc, et je suis passé en mode "De Chorographia" du Grumph, plastifié pour pouvoir écrire au feutre effaçable à sec dessus. Je lui faisais créer la carte du monde, commencer où il voulait, avec le perso qu'il voulait, et je lui demandais ce qu'il voulait faire.

Au début hein. Au bout de 3 fois j'ai compris que la seule question pour lui c'était "quel monstre tu voudrais affronter ?" et qu'on dériverait à partir de là. En parlant mieux et tout, il a pu aussi me permettre de cerner les soucis. Déjà, mais je le savais, le vocabulaire. Par conséquent, les descriptions, que j'ai appris à réduire au minimum syndical avec lui afin de coller à sa perception des choses (grossièrement, je décris géométriquement les choses, je parle peut être de la météo, des couleurs, mais j'ai vraiment besoin d'un tableau simple si je veux qu'il ne soit pas perdu et qu'il "garde la main", disons).

Ensuite, la possibilité de jouer ce qu'il veut. Alors par "ce qu'il veut" j'entends : aussi des méchants. Il ne commet pas de génocide ou quoi, mais ça lui plaisait l'idée de jouer un méchant. Même les méchants des contes de fées hein, c'était spé mais au final il se marrait donc bon, pourquoi pas. Il a joué une bande de loups qui après avoir fait fuir le dragon d'une forêt ténébreuse sont allés demander au château la princesse pour la manger, typiquement, parce que c'est ce que fait le loup dans le petit chaperon rouge. Je ne l'en ai pas empêché, j'ai joué le jeu. J'avoue avoir été très mal à l'aise avec le truc. Dans le sens où on (je) n'imagine pas sa progéniture se mettre dans le camp de ceux qui dévorent les princesses. Après, une fois l'objectif atteint, il est passé à autre chose. Pour lui c'était le but des loups. Dans la situation micro, il a construit le château avec les tuiles dont nous disposons à la maison, et puis après c'était à moi de placer les pièges et les obstacles.

C'est à ce moment-là aussi que j'ai sorti Muses et Oracles pour faire vite des parties sur le pouce avec des idées rapidos. Parce que lui il ne voit pas ce que c'est une préparation, il est en mode "on fait un jeu d'aventure maintenant" alors que 2 secondes avant on est en plein foot. (D'ailleurs un Muses et Oracle pour jouer avec les petits, en fait ce serait une idée).

Ensuite il a joué un demi-géant pendant plusieurs aventures. Là le pli était pris : pas de mot trop hard (dans mes objectifs persos y avait de pas avoir à placer plus de trois définitions par partie), des situations claires, des descriptions factuelles, et des objectifs qui clignotent pour lui. À force d'avoir certains joueurs, on les connait, c'est pareil pour les petits j'imagine. Lui laisser créer une partie de l’univers, toujours, que ce soit là le moment où son imagination déborde, et qu'ensuite il puisse se concentrer sur ce qu'il aime bien, la bagarre, sans fermer le reste.

La carte du petit bout de monde pour les aventures de Géant

Avec Géant, le demi-géant, je lui ai dit que le personnage était bien trop grand pour être discret, que ce serait intéressant s'il choisissait un petit acolyte. On a intégré Fouineur, un rat, merci les fiches d'Hero Kid, dans la partie. Il a croisé des Brutaciens dans des marais en chemin vers la Haute Poste, ou Géant devait déposer un gros sac de lettres pour écrire à tous les géants du pays, avant de se rendre au Bord du monde afin d'y ramener quelques tonneaux d'une eau magique pour son village. Les buts (les lettres et la flotte) c'était de mon fait. Le reste ça allait être ses choix, comme d'hab.

Du coup il a évité les Brutaciens, fruits d'un tirage d'oracle, et a préféré filer direct vers la Haute Poste. Là il me regarde en mode qu'est ce que je dois faire. Je lui laisse des choix : terroriser les habitants, aller à la poste pour ses lettres, dormir un peu dans une auberge. Il choisit la poste, et je l'envoie chasser des brigands parce qu'il n'a pas d'argent, en échange de l'envoi de son gros sac de correspondances. Il se bat avec les brigands, les capture, et les villageois de Haute Poste sont contents parce qu'il les a débarrassés d'un sacré groupe d'emmerdeurs. Du coup mon petit péché, c'était de voir sa fierté d'avoir fait ça pour les villageois qui font une fête parce qu'il a aidé la ville. Il s'est même mis à tenter des trucs qui le mettaient initialement mal à l'aise en jeu. Pas du social non plus, mais plutôt "je joue avec eux". Ok tu joues à quoi "je fais un foot". OK. Bref, lentement ça commence le côté hors de la bagarre, sans forcément les dés. Lentement.

Et puis pendant les vacances, la question qui tue : "Quand est-ce qu'on joue avec tes livres ? Je veux la forêt noire" (oui il a adoré regarder les dessins de Mirkwood, oui je suis un père indigne qui ne comprend pas les conséquences de ses actes quand il montre des illustrations à ses enfants, etc, en tout cas lui il adore les regarder, ces images).

Bref, quelle aventure, plus complexe que celles d'Hero Kid, et pas non plus folle, qu'il puisse s'y accrocher ? Il se trouve que je suis un pigeon DnD, du coup ça tombait sous le sens : La Mine perdue de Phancreux (oui, Phancreux).

Donc me voilà sans connexion, avec de quoi faire jouer le petit. Ma douce pionce, la petite bubulle avec ses jouets, et là "On fait le jeu d'aventure ?". Je sors le bouquin, "C'est un de tes livres ?!", les étoiles dans les yeux qui te mettent la pression.

Et surtout la situation de jeu qui commence par une grosse embuscade bien sale avec un cheval mort au milieu du chemin et une dégoblinisation probable. Clairement on allait pas non plus jouer avec les règles de DnD, bien trop complexes pour son âge. Toujours avec les fiches de Hero Kid, j'ai juste introduit la notion d'avantage et de désavantage.

Il veut un nouveau personnage, il choisit une chevalière qui se nommera Parlemer, et un loup (il a aimé le concept du familier), sobrement appelé "Loup Gris" (c'est en rapport avec un de ses bouquins pour petiot). On commence, il me demande ce qu'il fait je lui dis tu transportes de la nourriture pour aller à Phandaline, direct "Tu as une carte ?" donc je sors la carte, sauf que le manuel est un peu relou. Mais bon il est content en fait tout simplement parce qu'il y a un objet à manipuler, joli qui plus est, et qu'il peut se figurer l'espace (c'est important pour lui, manifestement).
Là il voit donc une caravane, avec des chevaux morts au sol. Alors sachez qu'on a perdu deux animaux cette année, une de ses grands-mères l'année précédente, la mort ça lui fait se poser des questions, forcément, mais je sais que ça ne le choque pas de la croiser en jeu (et puis j'ai pas décrit la puanteur des cadavres ou quoi je suis pas un monstre, j'ai dit qu'ils étaient à terre, qu'ils bougeaient plus, il m'a demandé s'ils étaient morts, j'ai répondu oui et c'était tout).

Du coup je lui demande si Parlemer les regarde (pas inspecte, je lui expliquerai le mot après quand il pistera les gobelins), les gobelins sortent du talus, la haplochance frappe (je fais des jets pourris en général, ceux qui jouent avec moi confirmeront), ils ratent les tirs. Pour info, je tire les dés devant lui et lui dit combien je dois faire ou lui selon la situation, et à chaque fois on négocie brièvement les conséquences. Brièvement ça veut dire vraiment 3 secondes à son âge, avec des suites simples (tu laisses tomber ton épée, le gobelin s'enfuit si tu rates, etc...).

Il jette sa chevalière sur ceux au sud, le loup sur ceux au nord, et je sors un truc qui m'a été conseillé sur le dédale casusno et dont j'abuse désormais, un tableau dépliant où on peut écrire au feutre effaçable (genre ça https://www.amazon.fr/Tableau-Motif-tableau-Format-Erase-board/dp/B00EAOJA4Y ). Je fais un schéma, et gros gros kif pour lui puisqu'il peut écrire dessus aussi pour me montrer ses déplacements quand il n'arrive pas forcément à les formuler à l'oral. Ils battent les gobelins, Loup Gris est blessé légèrement, mais pas grave. "Tu veux voir un peu d'où ils viennent ou on part à Phandaline ?" il veut qu'on aille dans l'antre des gobelins. Donc là je lui demande comment il veut s'y prendre, est-ce qu'il cherche des traces sur le sol, est-ce que le loup renifle ou quoi. Il cherche les traces, hop il apprend le verbe "inspecter". Il retrouve le camp rapidement je vais pas faire des tonnes de détails, dans sa tête il est dans l'action.

Des sentinelles le gardent, il veut leur sauter dessus, je lui suggère "tu sais les gardes si t'es pas assez rapide, ils vont crier, et tout le monde saura que tu es là". Alors il envoie son loup pour en mordre un et sa chevalière débarque après. Il arrive à ses fins, et je commence à lui dessiner la caverne, il rentre dans la première pièce à droite, ou 3 chiens sont enchaînés. Ils aboient mais ne peuvent pas le mordre, et au fond il me demande ce que c'est l'ouverture sur la carte. Un petit conduit, mais pas dit que la chevalière passe avec sa grosse armure. Je lui demande un jet d'agilité, il loupe, du coup il devrait enlever son armure pour passer. Il préfère pas et rebrousse chemin. Je lui dis qu'il entend des gobelins, alors il va se cacher dans l'eau le temps que les humanoïdes passent leur chemin. Puis il remonte, et escalade le pont (tout fier de me placer le mot "escalader", jusque là c'était "grimper"), pour trouver Sildar, le gus qui est prisonnier des gobelins. Pareil grosse simplification de ma part, pas très finaude, ils ont allumé un feu dans la grotte et ils se préparent à le cuire pour le manger. C'est Loup gris qui voit ça, plus furtif il est parti en éclaireur (il a intégré la notion de bruit dans la caverne à ce moment-là, après le coup des chiens).

Il me montre par où le loup arrive pour les surprendre. Sa chevalière est pétée par rapport aux gobelins, c'est à dessein pour les sous-fifres. Et il libère Sildar, qui lui promet une piaule à Phancreux s'il le sort de là. "Ah oui la aussi j'ai pas d'argent". "Alors si tu en as, tu peux préférer l'auberge et Sildar te rendra probablement un autre service".

Sildar propose de partir, il y a un gobelours dans le fond de la grotte et il ne voudrait pas tomber sur lui. Évidemment le fiston veut y aller, pas pour la menace qui pèse sur la région bien entendu, pour refaire un combat avec une carte ^^. Ils y vont à la nage, sortent de l'eau et se jeter sur les sous-fifres devant la salle du boss (je crois qu'on peut dire ça sans vergogne).

Le combat sera plus rude, d'autant que le Gobelours a un Worg. Loup Gris s'occupera du Worg mais sera mis KO, le gobelours met des coups puissants par rapport aux ennemis, ça s'est joué à un fil en fait, Sildar s'est fait mettre KO aussi, Parlemer était blessée. Dans Hero Kid il y a 3 états pour les blessures en fait. Blessé c'est avant KO. Mais bon la haplochance est là, le dernier coup du gobelours rate, et je vois mon Juju qui était vraiment à fond, qui se mettait un peu la pression, qui a tenté de décrire à peine l'action (en localisant le coup). Et qui réussit, tout heureux. En plus il y a un trésor. Donc direction Phandaline ensuite, et on s'est arrêté là. Ça faisait 2h qu'on jouait, il voulait continuer, et moi je voulais pas me faire engueuler par ma douce. Et puis bon, c'est éprouvant aussi pour un enfant de cet âge, d'avoir le cerveau en ébullition aussi longtemps, je pense.

Je note pour la suite que le tableau blanc à déplier il adore. Pourtant à la maison j'ai une nappe dans le genre sur la table du bureau, exprès pour ça, mais il avait pas eu l'idée de s'en servir autant même quand je lui faisais les plans en avril.

Vous allez me dire "elle est bien belle ta vie mais qu'est ce que j'apprends de ça moi ?". Et vous avez raison : que dalle, tous les mômes sont différents. M'enfin je pense pouvoir retirer de cette synthèse quelques éléments à prendre en compte dans pas mal de cas:

Au début, c'est pas forcément une activité facile, pour plusieurs raisons identifiables :

  • Les descriptions quand elles sont trop précises ou trop floues
  • Le vocabulaire, toujours en évolution d'un petit mais pas forcément élaboré
  • Le temps qui passe différemment pour les petits
  • L'imaginaire et le syndrome de la page blanche, le fait de se retrouver face à des choix qu'il a du mal à s'approprier parce qu'il a du mal à les concevoir
  • Le fait qu'on veut vite produire (enfin, je) du RP avec lui, et que c'est le meilleur moyen de le bloquer

Pour pallier cela, j'ai opté pour de l'amélioration continue sur les points suivants :

  • Déjà, avoir une fiche qu'il peut comprendre (vraiment celles de HK sont au top amha)
  • Le vocabulaire, vraiment c'est l'occase de lui apprendre de nouveaux mots, mais pas 50 par parties sinon il est largué.
  • La simplicité. À cet âge, les descriptions d'un palais dans toutes ses grandes largeurs et de tous ses ornements, c'est compliqué à biter, mieux vaut utiliser la règle des 3 adjectifs qualificatifs comme on le ferait pour José le PNJ en impro. Si vous avez des cartes genre Muses et Oracles, ça se fait bien (ne pas avoir peur d'en tirer plus d'une à la fois).
  • Le temps est vécu différemment par les enfants, rappelez-vous de tous ces relous qui vous disaient la voix lézardée "le temps passe vite tu ne te rends pas compte gneugneu la chance de la jeunesse". Ils avaient raison, mais à l'envers. Les gens autour de moi qui bossent avec des enfants en bas âge sont unanimes : pour un enfant, 1 heure c'est l’éternité. Savourez ces 10 petites minutes qui seront probablement suffisantes pour son appétit, s'il aime il recommencera, et plus il grandira plus il aura aussi les moyens de se servir du jeu longtemps.
  • Les choix, faut pas hésiter à orienter les questions. C'est une activité qu'il a pas en main depuis 20 piges comme vous ^^.
  • Il ne faut pas non plus tomber dans le dirigisme à la papa. Je crois que ce qui lui plait c'est le fait de jeter les dés bien sûr, mais aussi que ses choix, aussi simples qu'ils soient, comptent. Typiquement avec le Gobelours il acceptait l’échec, et Sildar lui avait bien dit que l'adversité était élevée par rapport à d'habitude. De plus, comme les scénarios sont pas non plus les trucs les plus élaborés de l'univers, on peut vraiment, et on devrait à mon humble avis, le suivre dans ses décisions, et lui présenter les possibilités de manière claire et synthétique. Après évidemment c'est pas simple selon ce que veut votre petit bout, j'ai du bol, le mien c'est l'exploration et la bagarre qu'il aime.
  • Donner du visuel : des cartes, des images, des trucs comme ça pour qu'il voie mieux ce que vous ne pouvez pas lui décrire ("Gislaine, la factrice, a un nez aquilin" :]) quitte à lui demander de produire une description ("qu'est ce que tu vois ?") et d'orienter la fiction par rapport à son ressenti sur les supports ("Pour toi elle est gentille, méchante, en colère ?"). Mais pareil, pas trop vite, le théâtre de l'esprit, c'est pas inné chez tout le monde.
  • Coupler ça avec du manipulable : tout petit la fiche de perso il a adoré, les dés, etc. Les cartes qu'il a pu assembler pour créer le monde ça nous a occupés des fois plus que la partie au début, (merci le grumph encore), voir ce fut la partie. Et le tableau blanc qu'il manipulait pas trop au début, c'est devenu la norme en une session (oui on a repris ce week-end l'arrivée à Phandaline, oui j'ai du retard sur la rédaction).
  • Lui laisser le temps de grandir, pas se précipiter, lui donner les éléments un par un, et en introduire des nouveaux quand il a intégré les précédents ou qu'il est effectivement en demande. Mais en gros, aller à son rythme, et toujours, et je trouve ce mot très pompeux en général, mais là c'est bien le cas, être un facilitateur.
  • Enfin si vous sentez qu'il est prêt à des aventures plus suivies (dans mon cas ça a été crescendo, et ça fait plusieurs fois maintenant qu'il garde ses persos un moment, même si au début il les gardait pour des sessions de 15 minutes), les scénarios simples peuvent passer, du moment qu'on les adapte en termes de système. Typiquement pour le scénar d'initiation j'avais pas de doute, c'est DnD quoi, c'est simple, y a moyen de s'amuser, et ça pas des trucs d'une complexité folle c'est le moins qu'on puisse dire. Lorgnez du côté des scénarios de découvertes, amha, ils sont totalement cannibalisables pour des enfants de cet âge-là.
  • Si vous avez moyen, faite le jouer avec un pote, ou quelqu'un d'un peu son âge avec qui il s'entend (intéressé bien sûr, forcez pas un gamin ^^), histoire qu'ils collaborent ça donne une tout autre saveur au jeu.

Voilà mes 2 écus sur le sujet, en espérant que ça vous soit utile ;]